André Dubuc
Fusions-acquisitions : le retour des primes
Dernière mise à jour : 18 mai 2021
Après deux années inhabituelles où les gros producteurs se sont montrés des plus disciplinés dans le prix payé pour des acquisitions, Valeurs mobilières Desjardins (VMD) observe un retour à la normale en 2021 avec la réapparition des primes dans le prix payé par les prédateurs pour acquérir des sociétés d’exploration ou des petits producteurs.
Les grands producteurs de ce monde, les Newmont (NGT, à Toronto, 76,68$), Barrick (ABX, à Toronto, 26,19$) et autres, sont toujours à l’affut de réserves minérales pour regarnir leur propre trésor qui dépérisse au fur et à mesure que l’exploitation fait son oeuvre.
VMD a constaté le retour des primes de l’ordre de 30 à 50 % dans les plus récentes transactions ayant marqué le secteur aurifère.
Yamana (YRI, à Toronto, 5,63$) a acheté Monarch Gold en novembre 2020 avec une prime de 43 % sur le prix moyen pondéré en fonction du volume des actions ordinaires de Monarch au cours des 20 jours précédant l’annonce.
Sur la même base, Agnico Eagle (AEM, à Toronto, 76,82$) a payé une prime de 66 % pour TMAC en janvier 2021. Dans le cas d’Eldorado (ELD, à Toronto, 12,14$) et de son achat de QMX aussi en janvier, c’était 58 %.
Newmont a versé 38% en sus pour les actions de GT Gold en mars de cette année. Evolution, cotée en Australie, a acquis Battle North le même mois en allongeant une prime de 54%. C’est environ 44% pour Gran Colombia (CGM, à Toronto, 5,14$) qui a acheté Gold X Mining à la même période.
Finalement, il y a quelques jours, Fortuna Silver Mines (FVI, à Toronto, 7,40$) a offert un prix supérieur de 40 % au prix moyen pondéré en fonction du volume des actions ordinaires de Roxgold au cours des 20 jours précédant l’annonce.
« Nous pensons que le retour de la traditionnelle prime associée aux fusions-acquisitions augure bien pour les titres juniors et le secteur ses métaux précieux en général. S’il s’avère que le remplacement des réserves reste une priorité absolue pour les plus gros producteurs,
«Nous verrions Orla (OLA, à Toronto, 4,43 $) comme l'un des meilleurs candidats compte tenu de son énorme gisement de sulfures à Camino Rojo au Mexique. Parmi nos producteurs juniors, Karora Resources (KRR, à Toronto, 3,81$) dispose d'une solide base de réserves d'une durée d’environ 12 ans (et en croissance), ce qui pourrait en faire une cible attrayante», écrit l’analyste David Stewart, dans un rapport paru vendredi.
Orla dans l’attente d’un catalysateur
Un tel scénario représenterait un baume pour les actionnaires d’OLA, dont la patience a été testée depuis décembre dernier, le titre perdant 31% de sa valeur. VMD a abaissé son prix cible de 8,15 $ à 7 $, en raison essentiellement d’un abaissement léger du prix de l’once d’or dans les années à venir. Comme nous l’écrivions dans ce blogue le 24 mars, quatre événements attendus en 2021 sont susceptibles de faire bouger le titre. D’ici là, les actionnaires doivent se montrer patients.
Aya : VMD table sur une production de 7,5 millions d’onces en 2024
Du côté d’Aya (AYA, à Toronto, 7,55$), la société québécoise qui exploite la mine d’argent Zgounder au Maroc, l’ascension est quasiment verticale. En décembre, le titre était l’un des deux choix favoris de Desjardins dans les métaux précieux. Il a certes livré la marchandise jusqu’ici, s’appréciant de 127% depuis la parution de la liste des titres favoris.
Aya additionne des résultats de forages spectaculaires ce qui nourrit tous les espoirs. De plus, le management en place depuis avril 2020 a effectué un redressement d’entreprise que semblent confirmer les bons résultats opérationnels obtenus au 1er trimestre 2021. Aya s’est fixé comme objectif de produire 4 millions d’onces d’argent par an d’ici 2023, quatre fois plus que maintenant. Plus téméraire, VMD table sur une production annuelle de 7,5 millions d’onces en 2024. Son prix cible vient d’être rehaussé à 9,20$.