André Dubuc
Aya… Ayoye !
La production surpasse les attentes en 2021 et ses prévisions pour 2022
sont plus élevées que ce que le marché anticipait.
La société montréalaise Aya Gold & Silver (AYA, à Toronto, 9,07 $) qui exploite la mine Zgounder au Maroc a finalement produit 1,6 million d’onces d’argent en 2021.
Au quatrième trimestre, la production a atteint 434 000 onces, soit 6 % de plus qu’au même trimestre l’an dernier, a annoncé la société dans un communiqué paru le 19 janvier dernier.
Dans ce trimestre, la minière a même excédé ses capacités de production, traitant en moyenne 716 tonnes de minerai par jour, tandis que sa capacité journalière est estimée à 700 tonnes.
Aya a réussi cet exploit, explique-t-elle, grâce à la montée en puissance d’un nouveau concasseur à cône à l’atelier de flottation, laquelle a permis d’augmenter le débit de production de 15 %, à 716 tonnes de minerai par jour.
Plus intéressant encore, la société argentifère prévoit maintenant une production variant entre de 1,65 à 1,8 million d’onces en 2022, en hausse de 8 % par rapport à la production de 2021. Selon Valeurs mobilières Desjardins (VMD), le point médian de la fourchette représente une hausse de 2 % par rapport au récent consensus des analystes qui était de 1,694 million d’onces pour 2022.
Ombre au tableau, son coût moyen sera de 12 $ US, l’once, plus que les 9,90 $ US prévu, en raison de la teneur plus faible qu’anticipée (245 grammes par tonne au lieu de 275 grammes par tonne, selon la firme Stifel) et des investissements à faire sur le site en santé et sécurité.
À surveiller en 2022
Les actionnaires d’Aya attendent impatiemment l’étude de faisabilité sur l’expansion de l’usine à Zgounder. L’étude doit paraître d’ici la fin du premier trimestre 2022. De 700 tonnes de minerai par jour, la mine passerait à une production quotidienne de 2700 tonnes en 2023, ce qui lui permettrait de quadrupler sa production.
Aya prévoit aussi dépenser 14 millions en exploration en 2022, dont plus de 6 millions à Zgounder. Le reste sera investi dans ses autres actifs : Imiter bis et Boumadine, au Maroc, et Tijirit, en Mauritanie. Pour cette dernière propriété, une étude de faisabilité est aussi prévue à la mi-année.
Les analystes financiers apprécient. «Le budget d'exploration marocain de 14 millions de dollars sera un moteur important pour le prix de l'action en 2022» , écrit Stephen Soock de la firme Stifel. Il a une recommandation d’achat sur le titre avec un prix cible de 13 $ d’ici un an. Le cours de l’action d’Aya a fluctué entre 4 $ et 12 $ en 2021.
M. Soock estime la valeur nette de l’entreprise à 7,39 $ par action, sans rien donner pour les propriétés Tijirit et Imiter bis.
«Nous ne voyons pas de valeur dans le cours actuel des actions pour ces propriétés en phase d'exploration, explique la firme Stifel, de sorte que si les travaux de forage devaient démontrer tout le potentiel de ces propriétés au marché, ça deviendrait un moteur important pour le cours des actions. »
Pour sa part, l’analyste John Sclodnick de Desjardins garde son prix cible à 12,75 $. Rappelons qu’Aya reste le titre favori de VMD parmi les argentifères cette année. «Aya continue de bénéficier d'une série de catalyseurs passionnants, qui devraient stimuler la croissance de la valeur actuelle nette de la minière et confirmer notre opinion selon laquelle Aya est l’argentifère à détenir cette année», écrit-il.
Dirigé depuis avril 2020 par Benoit La Salle, fondateur de l’aurifère Semafo qui a été vendue à Endeavour en juin 2020, le producteur de métaux précieux Aya est devenu une histoire à succès. Sa production annuelle est passée de 500 000 onces d’argent en 2019 à 1,6 million d’onces en 2021. Des résultats spectaculaires d’exploration ont été annoncés à répétition dans les derniers mois.
Depuis avril 2020, le cours de l’action (symbole AYA, à Toronto) est passé de 1,50 $ à 12 $, pour se replier ensuite autour de 9 $.